V
À travers les Collines Bleues, de défilés en canons, le safari se rapprochait par petites étapes des Monts Rorongo. Bob évitait en effet de se presser afin de ne pas effaroucher les nains Batouas. À l’approche d’une troupe se déplaçant trop rapidement, ils auraient pu se sentir menacés et se disperser dans la forêt sans qu’il fût possible par la suite d’entrer en contact avec eux. Or leur aide se révélerait sans doute indispensable quand il s’agirait de dresser des plans pour la capture de Niabongha. Les Batouas connaissaient en effet les mœurs du Gorille Blanc, qu’ils redoutaient davantage qu’ils ne l’adoraient, et eux seuls pourraient mener les capteurs sur ses traces.
Cheminant au fond de vallons encaissés, de gorges pleines d’eau au fond desquelles il fallait marcher immergé jusqu’à la ceinture, franchissant de courtes savanes dont les hautes herbes, repaire de serpents et de fauves, atteignaient souvent plus de deux mètres de hauteur, l’expédition arriva finalement en vue des Monts Rorongo eux-mêmes, dont un étroit plateau raviné la séparait encore. Spectacle dantesque que celui de ces monts dont chacun faisait songer à quelque gigantesque pustule étêtée par le bistouri d’un chirurgien et dont les cratères s’ornaient d’anneaux de lave rougeâtre, semblable à du sang séché qui, encore frais, aurait coulé le long des flancs envahis par la forêt de bambous, d’ombellifères géantes et de séneçons, y creusant les sillons noirs des incendies sylvestres. Il y avait là plusieurs centaines de volcans, certains éteints, d’autres en activité et surmontés d’un panache de fumée, et qui tous se groupaient autour du gigantesque cône tronqué et couronné de neiges éternelles du Mont Rorongo lui-même.
M’Booli avait tendu son bras musculeux, gros comme la cuisse d’un homme ordinaire, pour désigner un point vague, au-delà du plateau.
— Là-bas, le territoire des Batouas commence…
Morane se tourna vers Longo, qui se tenait près de lui et de M’Booli, pour demander :
Longo croit-il que nous pourrons entrer aisément en contact avec les Batouas ? Ceux-ci sont-ils amis avec les Bamzirih, ou ennemis ?
Le balafré eut un geste vague, qui pouvait tout vouloir dire, ou encore ne rien vouloir dire du tout.
— Batouas pas amis avec Bamzirih. Pas ennemis non plus. Batouas amis de personne. Amitié souvent esclavage. Batouas peuple libre.
— Crois-tu que nous pourrons les approcher aisément ?
— Longo pas pouvoir te dire, Bwana Bo’. Batouas aussi instables que le vent.
Le Bamzirih sourit, ce qui, son horrible cicatrice aidant, lui fit un masque plus effrayant encore que lorsqu’il était sérieux. Depuis longtemps cependant, Morane ne s’arrêtait plus à de tels détails physiques. Il préférait la compagnie de Longo, tout défiguré qu’il fût, à celle de certains talons rouges soi-disant civilisés, dans le genre de Gaétan d’Orfraix.
— Batouas aimer sel, continuait Longo, et aussi sabres de brousse, couteaux. Nous en avoir beaucoup.
Allan Wood avait en effet conseillé à Morane d’emporter des sacs de sel, dont les Noirs, biologiquement privés de ce condiment à cause de leur éloignement de la mer, sont friands. L’expédition était également pourvue en abondance de coutellerie de toutes sortes, machettes, couteaux, haches, ustensiles d’une grande utilité pour les petits hommes de la forêt.
Morane craignait cependant que les Batouas, ignorant les projets pacifiques de l’expédition, ne prennent peur devant une troupe trop nombreuse. Aussi décida-t-il que le safari demeurerait sur place. Lui-même partirait en éclaireur afin de prendre un premier contact avec les pygmées.
— Toi M’Booli, et toi Longo, vous allez venir avec moi pour tenter d’entrer en relation avec les Batouas. Le reste du safari demeurera ici, à nous attendre, sous le commandement de Mangawo. Quand nous aurons réussi à nouer les liens amicaux avec les pygmées, nous reviendrons chercher le gros de la troupe. De cette façon, nous ne courrons pas le risque d’effaroucher les Batouas qui ne se méfieront pas outre mesure de trois hommes isolés.
M’Booli approuva.
— Bwana Bob est sage. Nous emporterons du sel pour une première distribution. Ainsi, les bonnes relations seront tout à fait établies.
Morane reconnut également la sagesse de cette proposition. Un quart d’heure plus tard, M’Booli, Longo et lui, le premier d’entre eux porteur d’un havresac plein de sel enfermé dans des boîtes étanches, quittaient les collines pour s’avancer à travers le plateau, en direction du massif volcanique qui s’étageait devant eux, gigantesque et mystérieux. Les trois hommes emportaient chacun une carabine de gros calibre, car ils avaient relevé les tracés de nombreux troupeaux d’éléphants et devaient se prémunir contre une éventuelle charge de ces pachydermes qui, parfois, leurs carries dentaires aidant, témoignent d’un mauvais caractère.
Les gorilles également étaient nombreux. Bien que ces animaux soient en général fort paisibles et craintifs – tout comme les éléphants d’ailleurs – on cite des cas d’agressions qui paraissaient non motivées. Bob se souvenait notamment de l’aventure survenue à ce géologue qui, alors qu’il prospectait dans le Kivu, avait un soir, ayant installé son camp, envoyé un de ses boys faire du bois à la lisière de la forêt de bambous. Comme le Noir s’acquittait de sa mission, deux énormes mains sombres étaient apparues entre les tiges, avaient saisi l’infortuné pour le décapiter d’un coup, comme on arrache les feuilles d’une betterave. Le géologue avait assisté impuissant à cette scène, qui s’était déroulée si rapidement qu’il n’avait pas eu le temps de réagir. Quand enfin il put intervenir, il était trop tard. Le gorille avait fui, laissant sur place un cadavre mutilé, corps d’une part, tête de l’autre. On n’avait pu, par la suite, préciser les raisons qui avaient poussé le grand anthropoïde à agir de la sorte. S’était-il cru attaqué ? Avait-il été blessé précédemment par des chasseurs et avait-il gardé, marquée dans sa chair, la haine de l’homme ? Quoi qu’il en soit, le danger d’une attaque toujours possible de la part d’un gorille était réel, ainsi que de la part d’un éléphant d’ailleurs. C’était pour cette liaison que Bob et ses deux compagnons ne s’étaient aventurés à travers le pays que solidement armés.
Malgré les traces de plus en plus nombreuses d’éléphants, dont on entendait au loin les barrissements déchirants, Morane, M’Booli et Longo avaient traversé le plateau sans faire la moindre mauvaise rencontre. Ils avaient atteint les premiers contreforts des monts, pour s’engager ensuite dans la forêt composée encore d’essences de plaines auxquelles, plus haut, succéderaient des plantes plus vivaces, comme les bambous et les fougères, capables de résister au froid souvent rigoureux de la nuit.
Ils marchaient depuis une demi-heure à peine quand, dans une étroite clairière, ils tombèrent en arrêt devant une série de huttes basses, de forme hémisphérique et composées d’une armature de branchages sur laquelle avaient été disposées de larges feuilles de bananier sauvage.
— Ça village batoua, dit Longo.
Il ne fallut cependant pas longtemps aux trois éclaireurs pour se rendre compte que les cases étaient abandonnées depuis quelque temps déjà. Elles tombaient en ruines, et les mauvaises herbes avaient envahi l’espace débroussaillé qui les entourait.
— Il nous faudra pousser encore de l’avant, dit Bob sans paraître nullement déçu, car il n’avait jamais espéré entrer aussi rapidement en contact avec les nains. Continuons notre chemin vers l’intérieur des montagnes. Nous finirons bien par trouver les Batouas.
— Ou les Batouas finiront par nous trouver, Bwana, corrigea M’Booli.
La marche reprit à travers la forêt, le long de sentes tracées par le passage des animaux sauvages. Le sol montait, circonstance qui, avec la chaleur étouffante et humide régnant sous les arbres, rendait la progression extrêmement pénible. M’Booli et Longo, qui ne portaient qu’un pagne ceignant leurs reins, souffraient moins de cette chaleur, car leur transpiration s’évaporait au fur et à mesure. Bob, au contraire, avec ses vêtements trempés, avait la sensation de tourner en rond, tout habillé, à l’intérieur d’un bain turc.
Durant deux heures environ, cette pénible avance se poursuivit. Le sol montait par étages séparés par de courts paliers horizontaux, où il était possible de progresser plus rapidement.
Comme l’on franchissait l’un de ces paliers, Longo, qui marchait un peu en avant de ses compagnons, s’arrêta brusquement et revint en hâte vers M’Booli et Morane. Un grand émoi bouleversait brusquement sa face mutilé. Quand il fut parvenu à la hauteur du Balébélé et de Bob, il désigna de la main un point de la forêt devant eux, pour dire d’une voix basse, un peu haletante, en swahili :
— Socomutu mukuba !… Socomutu mukuba mupé ! – Grand singe !… Grand singe blanc !
Morane et M’Booli s’étaient arrêtés à leur tour. Aussitôt, Bob avait songé à Niabongha. Était-il possible que le Gorille Blanc se manifestât aussi rapidement à lui ? Il en doutait. Le hasard pouvait-il, en effet, lui faire un tel don ? Pourtant, quel autre animal que Niabongha les paroles du chasseur bamzirih auraient-elles bien pu désigner ?
— Conduis-nous, Longo, dit Morane à voix basse, et essayons surtout de ne pas nous faire repérer.
*
* *
Ayant déposé leurs charges afin de garder une plus grande liberté de mouvements, Bob Morane et M’Booli s’avançaient maintenant sur les talons de Longo. Les trois hommes allaient très lentement, pliés en deux, évitant de faire craquer la moindre brindille sous leurs pas afin de ne pas alerter le socomutu mukuba dont venait de parler le Bamzirih. Ils tenaient leurs carabines prêtes au cas où le gorille, se croyant menacé, les chargerait.
Le cœur battant en songeant que, peut-être, Niabongha allait se découvrir à lui avant même que la poursuite ne fût entamée, Morane progressait avec la même sûreté, aussi silencieusement que ses deux compagnons noirs. Une longue habitude de la jungle lui avait donné des réflexes quasi semblables à ceux des hommes de la nature. Ces hommes avec lesquels il avait longtemps vécu, partageant leurs efforts, leurs souffrances et aussi leurs joies.
Tout à coup, Longo, qui précédait toujours ses compagnons de quelques pas, s’immobilisa et, tendant le bras, murmura :
— Là !… Socomutu mukuba !… Socomutu mupé !…
— Là !… Grand singe !… Singe blanc !…
Bob Morane et M’Booli s’approchèrent du Bamzirih et virent devant eux, assez loin encore et à demi dissimulée par le sous-bois, une forme claire dressée. Bob reconnut un gorille. Un énorme gorille à la fourrure blanche.
« Niabongha ! » pensa Morane avec allégresse.
Mais il dut se détromper bientôt. L’immobilité dans laquelle le monstre demeurait figé lui parut vite insolite. Quelque chose dans sa posture générale également. On eût dit un animal empaillé, ou encore un mannequin. Un mannequin, c’était ça ! Morane se souvenait que Nathan Hagermann lui avait dit que les Batouas élevaient ainsi de grossières effigies de Niabongha, peut-être en guise d’exorcisme. C’était sans doute devant l’une de ces effigies que les trois hommes se trouvaient pour le moment.
Longo et M’Booli devaient, eux aussi, avoir remarqué quelque chose d’anormal dans l’attitude du « gorille », car ce fut sans la moindre hésitation qu’ils obéirent quand Morane leur dit :
— Allons voir de plus près.
Quand ils se furent avancés encore, ils ne purent plus douter se trouver en présence d’un mannequin. Ce dernier, qui mesurait plus de deux mètres de haut, était maintenu dans la position debout par une perche lui passant à travers le corps. Ce corps lui-même, et les membres, étaient faits de sacs de différentes dimensions, pleins de foin, formant le tronc, les bras et les jambes et recouverts de bourre végétale blanche figurant les poils de la bête. La tête était faite de la même façon et ornée d’un masque de bois taillé imitant à merveille le faciès impressionnant du grand anthropoïde africain.
Cette étrange découverte prouvait à Morane qu’il avait bien atteint la contrée où errait Niabongha. Mais cette contrée était vaste et, seuls sans doute, les pygmées devaient connaître l’endroit où se trouvait le gorille albinos. Il se révélait donc important, avant de se livrer à toute recherche, de découvrir au plus vite les Batouas.
Le cheminement reprit le long de pentes couvertes de forêts, de crêtes découvrant des paysages grandioses, de vallées tapissées de hautes herbes. Durant le reste de la journée, les trois hommes marchèrent ainsi, sans rencontrer ceux qu’ils cherchaient, ni le moindre vestige de leur présence dans les parages. Ils passèrent la nuit sur l’une des fourches maîtresses d’un grand Symphonia et, le lendemain, dès l’aube, ils reprirent leur route en direction du Rorongo dont, parfois, au hasard d’une éclaircie de feuillage sur une crête dominante, ils pouvaient apercevoir le sommet majestueux.
Vers dix heures, comme ils traversaient un étroit plateau, il leur fallut franchir une vaste zone couverte de matété à travers lesquels les éléphants avaient creusé, pour se rendre à un lac proche, un chemin large de deux mètres à peine. Les matété sont des herbes très dures, grosses à peu près comme le doigt, dont la hauteur peut atteindre quatre mètres et qui poussent très serrées, jusqu’à former un mur impénétrable. Pour s’y engager, il n’y a pas d’autre solution que d’emprunter les chemins d’éléphants. Y creuser une voie à coups de machettes se révélerait un travail épuisant et interminable, les matété couvrant souvent des kilomètres et des kilomètres carrés de terrain.
Bob, M’Booli et Longo avaient donc emprunté la piste d’éléphants. Ils y marchaient depuis une demi-heure à peine quand, devant eux, un tintamarre se fit entendre. Bruits de piétinement lourd et de barrissements stridents, qui se rapprochaient sans cesse.
M’Booli s’était tourné vers Morane, pour dire d’une voix rendue tremblante par la frayeur :
— Tembo, Bwana Bob ! Tembo !
Morane avait assez roulé sa bosse à travers les jungles d’Afrique Centrale pour ne pas ignorer que Tembo était le nom swahili de l’éléphant. Il avait compris également qu’un troupeau de ces pachydermes venait à leur rencontre sans qu’il leur fût possible de les éviter à cause du double et impénétrable mur des matété qui se dressaient à leur gauche et à leur droite. Revenir sur leurs pas ? Tous trois savaient qu’il leur serait impossible de distancer les éléphants, dont la course pouvait atteindre la vitesse de celle d’un cheval au galop. Bob n’avait pas besoin de regarder ses compagnons, qui montraient des visages angoissés, pour se rendre compte que la situation était désespérée. D’autant plus que, le vent soufflant dans leur direction, les pachydermes devaient les avoir déjà repérés.
Cette dernière supposition devait se révéler exacte, car une grande forme grise apparut au bout de la piste. Un grand mâle, aux oreilles battantes, aux pointes démesurées. Il leva la trompe pour humer le vent, poussa un barrissement strident et, soudain, chargea. Les éléphants sont en général des animaux paisibles. Mais, parfois, rendus furieux – surtout les vieux mâles – par les terribles maux de dents qui les torturent sans cesse, ou se forgeant des dangers imaginaires, ils foncent aveuglément sur tout obstacle. Cela malgré que, dans toute la jungle, ils ne possèdent, à part l’homme, aucun ennemi capable de les inquiéter.
Faisant trembler le sol sous son poids, l’éléphant fonçait en direction des trois voyageurs qui, ayant épaulé leurs lourdes carabines, l’attendaient de pied ferme. Quand il fut à bonne distance, ils tirèrent à la tête, tentant de stopper l’animal. Rien ne semblait devoir cependant arrêter le pachyderme. De toute sa vitesse, il continuait à foncer dans la direction des hommes. Il n’était plus qu’à quelques mètres quand une nouvelle salve le frappa, l’immobilisant sur place, sans le faire tomber cependant. Il demeura debout, les oreilles battantes, la trompe cinglant l’air tel un monstrueux serpent, les défenses pointées comme pour embrocher ses ennemis. C’est alors que, derrière lui, monta un long roulement faisant songer à des centaines de grosses caisses frappées par des musiciens fous.
— Le troupeau ! hurla Morane. Il charge !
Et le grand mâle demeurait toujours debout, à demi-mort, incapable d’avancer. Dans quelques secondes, le troupeau tout entier, affolé par les coups de feu, le pousserait en avant, propulsant son énorme masse contre les hommes qui, prisonniers des matété, seraient infailliblement écrasés, puis piétinés, réduits en bouillie.
On vit alors cette chose incroyable : Longo qui bondissait en avant, jusqu’entre les pattes même du géant blessé, et, qui, se dressant, les bras tendus au-dessus de la tête, enfonçait le canon de sa carabine sous la trompe, dans la bouche béante, et pressait la détente, armant et déchargeant son arme jusqu’à ce que le magasin fût vide. Touché à mort cette fois, l’éléphant bascula de côté, écrasant les hautes herbes sous son poids. Le Bamzirih avait sauté en arrière, évitant ainsi d’être écrasé.
Le troupeau était maintenant tout proche et, sous sa charge frénétique, le sol tremblait comme si le Mont Rorongo lui-même venait d’entrer en éruption. Encore quelques secondes et les trois hommes seraient balayés. Ils firent alors la seule chose qu’il y avait à faire. Sans même se concerter, ils allèrent se réfugier entre les pattes de l’éléphant mort et qui, agité encore par les derniers spasmes, leur offrait la barrière de son énorme corps.
Déjà, le troupeau déferlait, marée frénétique et hurlante qui, s’écartant, fracassant les matété, passa à gauche et à droite de la dépouille du géant abattu qui, après avoir voulu tuer les hommes, les sauvait à présent.
Quand les pachydermes les eurent dépassés, puis se furent éloignés, Bob Morane, M’Booli et Longo quittèrent leur refuge. Tous trois avaient vu sans doute la mort de plus près que jamais et Bob se demandait s’il était bien sage de continuer à aller de l’avant à travers cette contrée hostile. Il fit part de ses hésitations à ses compagnons, mais M’Booli haussa les épaules.
— Pourquoi rebrousserions-nous chemin aujourd’hui, Bwana ? Si la mort doit venir nous prendre, elle le fera ici ou là. Que nous continuions ou rebroussions chemin, elle nous trouvera de toute façon si elle doit nous trouver, et cela sans s’annoncer. Car, contrairement aux hommes, la mort n’a pas de tambours.
— C’est très bien, fit Bob. Continuons à avancer. Si, ce soir, nous n’avons pas rencontré les Batouas, nous reviendrons sur nos pas pour rejoindre le gros du safari.